Face à la crise persistante dans le secteur de la santé publique en République Démocratique du Congo, le député national Gratien de Saint-Nicolas a adressé une correspondance officielle à la Première Ministre, appelant à une intervention urgente en faveur des médecins travaillant dans les services publics.
Dans cette lettre datée du 15 mai 2025, transmise également au Président de l’Assemblée nationale ainsi qu’aux ministres du Budget, des Finances et de la Santé, l’élu alerte sur la précarisation croissante du personnel médical, confronté à des retards de paiement et à la suspension arbitraire de certains avantages sociaux.
« Il est urgent de régulariser le paiement de leur prime de risque du mois d’avril 2025, de réintégrer les médecins suspendus de la paie depuis décembre 2024 et de solder les arriérés relatifs au loyer et au transport », écrit-il dans sa missive.
Cette interpellation intervient deux jours après un sit-in pacifique des médecins devant le Centre Financier de Kinshasa, siège des ministères du Budget et des Finances. Gratien de Saint-Nicolas, qui affirme y avoir personnellement pris part, dit avoir constaté « le calvaire que vivent ces acteurs essentiels du système de santé ».
Depuis plusieurs années, les syndicats du secteur dénonce chroniques de rémunération, une absence de dialogue social structuré, ainsi qu’un désengagement progressif de l’État. Le contexte de l’état de siège dans certaines provinces, les contraintes budgétaires et les lenteurs administratives sont régulièrement invoqués par les autorités, sans qu’aucune solution pérenne ne soit mise en place.
La prise de position du député intervient alors que plusieurs hôpitaux publics signalent une baisse inquiétante de rendement et que de nombreux médecins évoquent un risque accru de démissions collectives ou de grèves générales.
Au-delà des revendications immédiates, Gratien de Saint-Nicolas plaide pour une réforme structurelle du traitement administratif des agents de l’État, en particulier dans les secteurs clés de la santé et de l’éducation.
Si le gouvernement ne s’est pas encore officiellement prononcé sur cette correspondance, des sources proches du ministère de la Santé indiquent que le dossier serait en cours d’examen « prioritaire ».
Dans un climat social de plus en plus tendu, cet appel pourrait marquer un tournant dans la gestion des revendications du personnel médical au sommet de l’État.
Heri Budjo Joël