Amnesty International a publié un rapport accablant dénonçant les sévices infligés aux détenus civils par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), actifs dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon l’organisation, plusieurs prisonniers auraient succombé à la torture ou aux conditions extrêmes de détention à Goma et Bukavu.
Huit anciens prisonniers interrogés par Amnesty affirment avoir été témoins de codétenus succombant à des actes de torture ou aux privations imposées dans des cellules insalubres, surpeuplées et dépourvues d’accès à la nourriture, à l’eau ou aux soins médicaux. Selon les témoignages, la majorité des détenus sont maintenus au secret, sans contact avec leurs familles ni assistance juridique.
Les lieux de détention contrôlés par le M23 à Goma incluent le bureau provincial de l’Agence nationale de renseignements (ANR), surnommé « Chien Méchant », ainsi que plusieurs bâtiments administratifs et militaires. A Bukavu, des prisonniers sont enfermés dans le bureau principal de l’ANR et un camp militaire à Bagira.
Certains témoignages décrivent des scènes d’une extrême violence. Deux anciens détenus relatent avoir vu des combattants du M23 exécuter des prisonniers à coups de marteau. L’un d’eux se souvient :
«Le M23 a sorti un marteau et l’a frappé dans les côtes. Il est mort sur le coup. Un autre, ancien membre de la Garde républicaine, a subi le même sort et est décédé le lendemain».
Un autre témoin évoque une exécution par balles :
«J’ai vu un homme fusillé. Les combattants du M23 l’interrogeaient sur des armes et des noms. Ils lui ont tiré dans le ventre et à l’épaule».
Amnesty International dénonce une répression brutale dissimulée sous un discours de « libération », alimentant un climat de terreur où la population, impuissante, feint l’obéissance. L’organisation appelle à une intervention immédiate pour mettre fin à ces abus et garantir la protection des civils.
Rédaction