La ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, est assiégée presque en totalité par les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda.
Depuis plusieurs mois, la capitale du Nord-Kivu était encerclée par l’ennemi. Pour y accéder, les rebelles ont d’abord pris les cités de Minova (au Sud-Kivu) et de Sake, à une vingtaine de kilomètres de Goma.
Du dimanche au lundi, les rebelles ont tenté d’entrer dans la capitale du Nord-Kivu sans en prendre l’entier contrôle suite à la résistance de quelques soldats des FARDC sans appui ni ravitaillement, encore visibles à l’aéroport et dans certains quartiers de la ville.
Mardi 28 janvier, le ministre du Développement rural, Muhindo Nzangi, l’un des leaders politiques du Nord-Kivu, a avoué la prise d’une bonne partie de Goma par les rebelles.
« Il n’y a pas la possibilité d’avoir un renfort puisque les rebelles contrôlent le lac, Minova, Sake, Kibumba. Ils contrôlent le parc et de l’autre côté c’est le Rwanda. La seule voie était l’aéroport, mais vous savez que l’aéroport est la cible directe de missiles positionnés à Rubavu. Mais il faut dire que, jusqu’à présent, les soldats FARDC continuent de se battre. Une partie de l’aéroport est contrôlée par les rebelles, » a dit Muhindo Nzangi.
Lundi et mardi, les rebelles étaient déjà visibles dans des coins stratégiques de la ville. Le porte-parole des rebelles, Willy Ngongo, s’est photographié à l’aéroport de Goma.
Plusieurs centaines de soldats FARDC et Wazalendo restants à l’aéroport se sont finalement rendus au stade pour déposer les armes aux rebelles. D’autres militaires ont fait de même à la base de la MONUSCO et certains groupes ont traversé la frontière vers le Rwanda, où ils ont remis leurs armes à l’armée rwandaise.
Des mercenaires roumains, qui n’ont presque pas défendu la ville face à la progression de l’armée rwandaise et de ses alliés du M23, ont été les premiers à arborer le drapeau blanc sur leurs véhicules et se sont rendus aux forces de la MONUSCO pour ensuite négocier leur sortie par le Rwanda.
Mercredi 29 janvier, un calme précaire est observé à Goma. Il n’y a pas eu de détonations d’armes lourdes à la base militaire de Katindo et Kaseka. Le sort de Goma semble scellé. La ville est presque totalement occupée par les rebelles du M23 et l’armée rwandaise, rapportent des journalistes de l’AFP.
Kinshasa essaie d’activer le levier diplomatique pour reprendre le contrôle de la situation. Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu deux réunions successives consacrées à la situation en RDC.
La cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a haussé le ton mardi soir devant le Conseil de sécurité des Nations unies face à la prise d’assaut de la ville de Goma.
Elle a exigé le « retrait immédiat des troupes rwandaises et la cessation des hostilités, des sanctions ciblées, un embargo sur les ressources naturelles déclarées comme rwandaises, la révocation du Rwanda en tant que contributeur de troupes aux Nations unies et la transparence totale sur le transfert d’armes au Rwanda. »
« Si ce conseil échoue, la rue va s’en charger et comme vous le savez très bien, la rue n’a pas d’ordre ni de tempérament. L’indifférence n’est plus une option. Ce conseil ne peut se permettre d’être passif, » a déclaré la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner lors du débat.
Plusieurs pays, notamment la France, l’Allemagne, les États-Unis, la Chine et l’Union européenne ont condamné l’agression rwandaise par l’entremise des rebelles du M23. Ils ont demandé la cessation des hostilités, le retrait des rebelles des zones occupées et la reprise du dialogue de Luanda en Angola.
Rédaction