Depuis 2019, les habitants du littoral du Lac Albert sont confrontés à une montée incessante des eaux, provoquant une catastrophe naturelle d’une ampleur sans précédent.
En Ituri, à l’Est de la République Démocratique du Congo, cette montée des eaux a causé des dégâts matériels considérables, des pertes en vies humaines et des conflits, dont les impacts sont dévastateurs.
A Wagongo et Mokambo, deux chefferies du territoire de Mahagi, 10 818 victimes sont recensées dans 45 camps de pêche. Des cultures telles que le manioc, le palmier, le bananier, la tomate, le colocas, la patate douce, et bien d’autres, ont été submergées, causant des pertes agricoles importantes.
Le débordement du Lac Albert a touché de nombreux camps de pêche, notamment Kolokoto, Pongo, Umvodu, Aruko, Usoke, Ubongwa, Agudi, Wikidi, Kisinja et d’autres en chefferie des Wagungu, ainsi que Muguma, Ulikingi, Wasisi, Saga, Ndaru, Ndawe, Kaswa, Anoke, Kwero, Mokashi et d’autres en chefferie des Mokambo.
Ce bilan est issu d’un rapport circonstancié compilé par la Sous-Coordination de la société civile des Mokambo et le chef de la chefferie des Wagungu.
Ce même rapport indique que des habitations, des boutiques, des étalages, des kiosques, des latrines et des hôtels ont été engloutis par les eaux.
Plusieurs recommandations ont été formulées pour venir en aide aux sinistrés.
Pour la chefferie des Wagungu, il est essentiel que le gouvernement et ses partenaires interviennent d’urgence pour protéger les vies en danger.
«Nous appelons le gouvernement et ses partenaires humanitaires à venir en aide aux sinistrés de l’inondation du Lac Albert à Wagungu. Les besoins urgents de la communauté sinistrée incluent des fonds, le renforcement des structures sanitaires, des vivres, la construction d’installations hygiéniques et la prise en charge des sans-abris», peut-on lire dans ce document signé par Sa Majesté Unencan Cobidongo Oscar, chef coutumier des Wagungu, et exploité par visibilitemediapro.cd.
La Sous-Coordination de la société civile des Mokambo souligne également les conflits entre agriculteurs et pêcheurs résultant de l’inondation.
«Des conflits visibles existent entre les agriculteurs et les pêcheurs au bord du Lac Albert, des pêcheurs qui accostent leurs barques dans les champs des agriculteurs et ces derniers refusant que leurs terres soient ainsi exploitées. Cela arrive parce qu’auparavant, il n’y avait pas de zone neutre pour gérer de telles situations»,a révélé Grégoire Thumitho.
Il a ajouté que l’eau du Lac Albert dégage des odeurs nauséabondes, menaçant de provoquer des maladies parmi les habitants, plaidant pour l’intervention rapide du gouvernement pour évaluer la situation et trouver des solutions durables.
Il sied de noter que depuis le début de l’inondation du Lac Albert en 2019, ses eaux ne cessent de monter, entraînant des déplacements de populations vers d’autres régions.
Jean Maurice Udaga