Le 8 mars 2025, la Journée internationale des droits des femmes a été célébrée à Kasenyi, chef-lieu du secteur de Bahema Sud, au bord du lac Albert dans la province de l’Ituri. Dans une atmosphère marquée par un calme relatif, les femmes et jeunes filles se sont rassemblées dans l’église catholique locale pour cette occasion spéciale.
Lors de la cérémonie, les participantes ont dénoncé les injustices et les discriminations dont elles sont victimes, exacerbées par l’insécurité autour de Kasenyi. Madame Nyangoma Doko Marthe, responsable du genre dans le secteur de Bahema Sud, a souligné que cette journée ne devrait pas être perçue comme une fête, mais comme un moment de réflexion collective. Elle a exhorté les femmes à s’unir pour mieux appréhender les défis de leur quotidien.
Des témoignages poignants, comme celui de Madame Neema, une mère de quatre enfants âgée d’une trentaine d’années, ont mis en lumière les violences subies par les femmes, incluant des agressions sexuelles et des meurtres. Malgré ces épreuves, beaucoup d’entre elles assument seules la charge financière de leurs familles, notamment la scolarité des enfants.
Face à cette situation, la responsable du genre a encouragé les femmes à adopter une attitude résiliente et proactive pour contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité dans cette région, qui accueille un grand nombre de déplacés venant de Tchomia, dans le territoire de Djugu.
Dans son discours, le chef du secteur de Bahema Sud, Katalo Takumaraha, a salué la mobilisation des femmes, y compris celles de localités en déplacement comme Tchomia, Nyamamba et Joo. Il a plaidé pour un soutien accru aux femmes, tout en appelant à une collaboration étroite avec les autorités et les forces de sécurité pour relancer les activités socio-économiques dans la région. « Le gouvernement a pris l’engagement de garantir la sécurité des femmes », a-t-il affirmé.
Cette année, le thème provincial retenu pour la célébration était : « Respect des droits des femmes et des filles au centre de la recherche de la paix et du développement inclusif en Ituri ».
Heri Budjo Joël