La surpopulation et le conflit social en territoire de Mahagi alimentent bien la crainte du Professeur Baudouin Kakura sur les catastrophes imminentes dans cette partie de la province de l’Ituri au nord-est de la République démocratique du Congo.
Selon cet enseignant d’universités, Mahagi l’un de 145 territoires de la RDC, avec une superficie de 5 216 kilomètres carrés (parmi les plus petites du pays), connait une croissance démographique exceptionnelle.
Il indique que la population du territoire de Mahagi était estimée à «2 826 670 habitants en 2017 avec une densité d’environ 600 habitants/km 2 alors que la densité moyenne pour le pays n’est que de 47 habitants/km 2».
M. Kakura explique que c’est «la chefferie des Djukoth qui a une densité la plus élevée à Mahagi, soit 1200 habitants/km², suivie de War Palara avec environ 1000 habitants/km2», a-t-il déclaré.
Lors d’une rencontre avec la presse le vendredi 27 septembre 2024, il précise que l’accroissement de la population dans le territoire de Mahagi est estimé à «4% l’an, supérieur au taux national de 3%. C’est qui constitue la moitié de la population du Kongo Central et dépasse celle de la République du Gabon qui a moins de deux millions d’habitants et constitue plus de la moitié de celles de la République Démocratique du Congo et de la Lydie». Ces statistiques sont le résultat de sa recherche publié dans L’Harmattan Paris, a-t-il indiqué.
Quels sont les facteurs explicatifs de ce phénomène ?
Baudouin Kakura, docteur en Psychologie, précise que les facteurs explicatifs de la surpopulation sont de nature psycho-sociologique dont les plus importants sont: la grande taille de ménage, un taux de fécondité élevé et durable, le manque d’information et de connaissance sur le planning familial, la croyance en providence disant que c’est Dieu qui donne les enfants, la tradition, le mariage précoce, la polygamie, l’attachement excessif à la terre ancestrale et le faible esprit d’aventure.
La croissance démographique provoque notamment une hausse des besoins humains (énergie, nourriture, services, etc.) dont la satisfaction engendre des problèmes environnementaux et sociaux. Ainsi, Baudouin Kakura propose des pistes de sortie de cette crise :
1. La conscientisation : les églises , les services de l’État Civil, less radiodiffusions, les animations communautaires par les organisations non gouvernementales, la table ronde de développement, etc;
2. L’information et la formation : l’ignorance où le manque d’information et de connaissance est l’un des facteurs déterminants majeurs de la pauvreté au monde;
3. L’implantation des services de planning familial : les services de planning familial où de la santé de reproduction sont spécialisés en matière de conseil et d’information aux jeunes gens et aux couples mariés sur les stratégies et les actions de planification des naissances ;
4. La promotion de l’éducation à la vie : l’éducation est donc déterminante pour l’existence humaine dans toutes les étapes. Dans les cultures africaines, l’éducation traditionnelle est possible par des contes, des légendes, des devinettes, des initiations des jeunes à la vie adulte;
5. Le glissement des populations vers d’autres régions : le glissement peux avoir des résultats immédiats à l’exemple des peuples Nande, Luba, Ouest-africains et d’autres.
Selon cet expert national en développement et en cadre de concertation, dans dix ans si toutes les mesures préconisées ne sont pas mises en application, les catastrophes humanitaires, sociales et économiques frapperont gravement le territoire de Mahagi.
Jean Maurice Udaga