Un souffle de soulagement parcourt les territoires de Djugu et Mambasa. Après plus de quarante ans d’enclavement, la route Mongbwalu-Yedi renaît grâce à une initiative conjointe entre une société locale et l’administration militaire de l’Ituri.
La remise en état de la route provinciale Mongbwalu-Yedi, longtemps abandonnée, marque un tournant dans les efforts de désenclavement et de sécurisation des territoires de Djugu et Mambasa, situés dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Menés par l’entreprise Sous le Palmier, avec le soutien actif de l’administration militaire provinciale, les travaux suscitent une vague de satisfaction parmi les habitants, les acteurs économiques et les autorités locales, notamment dans cette région à forte activité minière.
Un chantier stratégique pour relier l’Ituri au Nord-Kivu
Longue de près de 100 kilomètres, la route Mongbwalu-Yedi traverse des zones à forte activité économique et à haute sensibilité sécuritaire. Pendant plus de 40 ans, une partie de cet axe était totalement impraticable, notamment entre Galay et Yedi, limitant l’accès aux marchés, aux services sociaux et aux points stratégiques militaires.
Aujourd’hui, sa réouverture facilite la mobilité entre les territoires de Djugu, Mambasa, Irumu, le Haut-Uélé et les villes de Beni et Butembo, dans le Nord-Kivu. Selon les autorités, cette voie est désormais essentielle pour la logistique, les échanges commerciaux et les opérations de stabilisation sécuritaire dans la région.
Une entreprise locale en première ligne
L’opérateur économique Atandele Bachebandey à la tête de la société Sous le Palmier, a mobilisé son équipe et ses ressources techniques pour restaurer un axe que beaucoup considéraient comme perdu.
Parmi les réalisations majeures, on note :
- La réouverture complète du tronçon Mongbwalu-Galay-Yedi, fermé depuis 42 ans ;
- La réhabilitation de la chaussée sur plusieurs segments critiques ;
- L’évacuation des bourbiers entravant la circulation ;
- La construction de cinq ponts sur le tronçon Kilo-Mongbwalu-Galay, en dehors du cadre officiel de réhabilitation avec le gouvernement provincial.
« Ce chantier n’était pas seulement une mission technique, c’était un devoir moral envers les populations oubliées. Nous avons mis notre expertise au service du bien commun. » a déclaré Atandele Bachebandey, directeur de Sous le Palmier.
Le soutien déterminant de l’administration militaire
La réussite de ce projet repose aussi sur l’implication directe de l’administration militaire. Le gouverneur militaire de la province a facilité la sécurisation du chantier et mobilisé des financements pour la réalisation des travaux.
« Réhabiliter cette route, c’est renforcer notre capacité d’intervention et protéger les populations contre l’insécurité en facilitant nos déploiements sur le terrain. » souligne la source sécuritaire locale.
Des retombées concrètes sur le terrain
L’impact de cette réhabilitation est déjà visible. Commerçants, transporteurs et enseignants saluent unanimement l’initiative qui leur ouvre de nouvelles perspectives sociales et économiques.
« Je peux désormais effectuer mes rotations commerciales sans crainte. Le trajet Mongbwalu–Yedi se fait en une journée, contre plusieurs auparavant. » , affirme un commerçant.
« Nos enfants n’ont plus à marcher dans la boue pour aller à l’école. C’est un changement profond pour la communauté. », reconnaît Jean-Pierre, habitant de la région.
« Finis les pièges de boue. On roule librement, et les clients reviennent. », David Kambere, explique un motard qui fréquente l’axe Galay-Yedi.
Un espoir pour d’autres axes oubliés
Le succès de cette réhabilitation ravive les espoirs de voir d’autres routes négligées bénéficier du même élan. A Djugu et à Mambasa, la population appelle à une mutualisation des efforts entre les secteurs public, privé et militaire pour accélérer la reconstruction des infrastructures.
Heri Budjo Joël