Dans une lettre signée le 10 avril 2025, Upar Unega, commerçant et entrepreneur de Mahagi, accuse Felly Kitenge Yamwilua, Directeur provincial de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) Ituri, d’organiser une fraude douanière à grande échelle dans les bureaux de Aru et Mahagi.
Adressée au Directeur Général de la DGDA à Kinshasa, avec copie au Président de la République, à la Première ministre et à d’autres personnalités du pays, cette lettre, largement partagée sur les réseaux sociaux, évoque une fraude impliquant 145 camions citernes dont les recettes échappent au trésor public.
Dans son texte, Upar Unega cite l’arrêté interministériel N⁰ 018/CAB/MIN/ITP/2024 et N⁰ 090/CAB/MIN/FINANCES/2024 du 27 mai 2024, qui accorde une exonération fiscale à la société China Communication Construction Company Limited et à ses sous-traitants pour les travaux de réhabilitation de la Route nationale N⁰ 4. Selon lui, cette exonération serait détournée par le Directeur provincial de la DGDA Ituri, qui l’utiliserait illicitement pour favoriser des importateurs privés de produits pétroliers, au détriment des finances publiques.
Face à ces accusations, la société civile de Mahagi a réagi, qualifiant ces allégations d’infondées et graves. Dans une lettre rendue publique le 12 avril 2025, Wabekudu Ukungo Innocent, coordonnateur de la structure citoyenne, estime que la démarche d’Upar Unega manque de crédibilité, étant basée sur des accusations diffusées sur les réseaux sociaux sans preuve tangible.
La société civile souligne que le DP/DGDA Ituri, depuis son arrivée, s’est au contraire distingué par ses efforts dans la lutte contre la fraude douanière, améliorant ainsi les recettes douanières au profit de la province. Elle évoque également des tensions liées à la rigueur imposée aux pratiques illégales, qui dérangent certains acteurs habitués à la contrebande.
Estimant ces accusations comme des tentatives de sabotage visant le Directeur provincial de la DGDA Ituri, la société civile de Mahagi assure qu’elle restera mobilisée pour faire éclater la vérité et soutenir les efforts de transparence et développement.
Par ailleurs, plusieurs postes douaniers de l’Ituri, situés à la frontière avec l’Ouganda, sont confrontés à des défis liés à l’absence de prise en charge des agents commis à la douane, au manque d’implication des ressources locales, à la multiplicité des services le long de la route et à la lenteur du traitement manuel des dossiers. Autant de facteurs qui favorisent la fraude douanière, un fléau contre lequel les autorités continuent de lutter pour maximiser les recettes publiques.
Jean Maurice Udaga