Le lundi 3 mars 2025, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé avoir repris le contrôle de trois villages clés de la chefferie de Bahema Banywagi : Nyamamba, Dhatule et Joo, situés dans le territoire de Djugu, en Ituri.
Ces localités, autrefois occupées par le groupe armé Zaïre, marquent un regain stratégique pour l’armée dans sa lutte contre la coalition de la Révolution Populaire (CRP), alliée du M23 selon les autorités provinciales.
Selon le porte-parole du secteur opérationnel en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, les FARDC ont affronté des ennemis « lourdement armés », forçant l’armée à recourir à des frappes aériennes.
Une situation suivie de près par Kinshasa
Lors de la 34ᵉ réunion ordinaire du Conseil des Ministres, tenue à Kinshasa le vendredi 7 mars 2025, la situation sécuritaire en Ituri a été au centre des échanges. Présidée par Félix Antoine Tshisekedi, président de la République, cette réunion a permis au Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense, et à d’autres membres du gouvernement de saluer les récentes victoires militaires face au groupe armé Zaïre dans la zone du littoral du lac Albert.
Cependant, le compte-rendu officiel de cette réunion n’a pas fait mention d’un mouvement révolutionnaire en gestation, contrairement aux déclarations médiatiques du porte-parole militaire relayées dans une série d’émissions sur la Radio des Forces Armées (RTFI).
Vie suspendue à Tchomia et ses environs
Le quotidien reste marqué par une paralysie sociale et économique dans le groupement Tchomia, chef-lieu de la chefferie de Bahema Banywagi. La population, par crainte d’attaques, passe les nuits dans des zones considérées comme plus sûres, notamment Kasenyi, chef-lieu du secteur de Bahema Sud. Les villages voisins tels que Sabe, Nyamamba et Mita sont désertés, leurs habitants ayant fui sous la pression des miliciens.
Les infrastructures locales témoignent d’un abandon total, avec des maisons vides, des terres asséchées et une absence généralisée d’activités économiques. Une véritable crise humanitaire s’installe dans cette région lacustre, accentuée par la rareté de l’eau potable.
Déplacements massifs de la population
Face aux menaces directes des groupes armés, la population a suivi un mot d’ordre de déplacement, quittant en masse leurs localités pour Bunia, Kasenyi ou même l’Ouganda voisin.Cette fuite révèle les difficultés des autorités à protéger efficacement les civils ou à contrecarrer l’influence des miliciens.
Présence renforcée des FARDC sur le littoral
Les unités des forces navales congolaises occupent actuellement des positions clés à Kasenyi, Tchomia et Sabe, dans le but de sécuriser le littoral et de permettre un retour progressif des civils. Pourtant, des rumeurs persistantes de la présence de miliciens dans certaines zones alimentent les inquiétudes des populations et compliquent les efforts militaires.
Joël Heri Budjo