Huit personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi 2 juin 2025 lors d’une attaque menée par des hommes armés à Nizi, une localité de la chefferie de Mambisa, située à environ trente kilomètres de Bunia, dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri. Selon des sources locales, plusieurs blessés ont été acheminés à l’hôpital pour recevoir des soins appropriés.
L’administrateur du territoire, le commissaire supérieur principal Ruffin Mapela, souligne qu’il est pour l’instant difficile d’identifier les assaillants ou de déterminer les motivations de cette attaque. Une enquête a été annoncée pour tenter de faire la lumière sur cette tuerie.
*Deux récits contradictoires*
Les versions diffèrent quant aux circonstances de l’attaque. La société civile évoque une opération ciblée contre des civils menée par des « hommes armés non identifiés », alimentant un sentiment d’insécurité grandissant. De son côté, l’armée, par la voix du lieutenant Jules Ngongo, parle d’un affrontement entre groupes d’autodéfense et miliciens, une version qui tend à minimiser les responsabilités officielles et à souligner la complexité des conflits locaux.
*Renforcement des troupes militaires*
Des sources locales signalent un renfort considérable des éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) à Nizi, une entité située sur l’axe Mongbwalu. Par ailleurs, des sources sécuritaires confirment la présence de combattants du groupe armé CRP, dirigé par Thomas Lubanga, qui s’opposeraient aux soldats loyalistes.
*Un climat d’insécurité persistant*
Cette attaque s’inscrit dans une série de violences récurrentes qui illustrent la fragilité de la sécurité dans le territoire de Djugu. Au-delà des pertes humaines, l’impact sur la vie quotidienne des habitants reste préoccupant. La paralysie des activités économiques et sociales, la fermeture des écoles, le déplacement des populations et la désertification des marchés accentuent le sentiment d’abandon et la perte de confiance envers les autorités.
*Des enquêtes souvent sans suite*
L’administration territoriale a promis des investigations pour identifier les auteurs et les mobiles de cette attaque. Cependant, dans un contexte où de nombreuses enquêtes similaires n’ont jamais abouti, la population exprime son scepticisme face à cette annonce, perçue comme une réponse classique mais peu efficace.
*Un territoire en proie aux violences*
Le territoire de Djugu reste l’un des foyers d’instabilité les plus préoccupants de la province de l’Ituri. Conflits communautaires, enjeux économiques et luttes pour le contrôle des ressources naturelles alimentent des affrontements fréquents entre groupes armés et forces de sécurité. L’érosion de l’autorité de l’État et la méfiance persistante compliquent toute initiative de pacification durable.
L’attaque de Nizi n’est pas un cas isolé. Elle illustre l’incapacité des structures sécuritaires à prévenir les violences et met en lumière les limites d’un discours officiel souvent déconnecté de la réalité vécue par les populations. Au-delà des enquêtes, des mesures urgentes et concertées doivent être prises pour garantir une protection efficace des civils.
Rédaction