Le Cadre de Concertation de la société Civile de l’Ituri sur les Ressources Naturelles (Cdc/RN) a tenu ce mercredi 12 mars 2025, à l’université de Bunia, une conférence académique portant sur les défis et impacts socio-environnementaux de la gouvernance des blocs pétroliers et gaziers en République Démocratique du Congo.
Organisée sous l’égide du secrétariat général en charge de la recherche scientifique, cette rencontre s’est déroulée dans la grande salle de cette institution publique située au cœur de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.
Selon Dieudonné Kasonia, secrétaire permanent du Cdc/RN, le secteur des hydrocarbures en RDC est confronté à de graves problématiques de gouvernance, souvent négligées. Outre les préoccupations environnementales, des pratiques inappropriées dans les négociations de contrats ont entraîné des dettes dépassant les 900 millions de dollars envers les entreprises.
« L’État congolais et ses dirigeants sont guidés par des anti-valeurs dans la sélection des entreprises et d’autres actions liées à la gestion du secteur », a-t-il affirmé.
Le Cdc/RN, préoccupé par la dégradation de l’écosystème, appelle le gouvernement, les entreprises et les communautés à unir leurs forces pour contrer les pratiques corruptrices qui menacent non seulement la faune et la flore, mais également l’avenir du lac Albert, directement impacté par les activités pétrolières.
Dieudonné Kasonia a également invité la jeunesse, les étudiants et la population à s’engager activement dans la lutte contre la corruption qui gangrène ce secteur. De son côté, Lolo Bitum, chef de travaux à l’université de Bunia, a dénoncé la prolifération de stations-service non conformes dans la ville, entraînant des conséquences néfastes.
Ces dernières années, des campagnes telles que « Le Congo n’est pas à vendre » et « Notre terre sans pétrole » se sont multipliées pour dénoncer les irrégularités dans l’attribution des blocs pétroliers et sensibiliser sur les dangers de leur exploitation.
Heri Budjo Joël