Les journalistes de la province de l’Ituri, sous l’état de siège, sont quotidiennement confrontés à des menaces et des intimidations provenant de diverses sources : autorités compétentes, leaders communautaires, opérateurs économiques et éléments de groupes armés. Par crainte de représailles, ils préfèrent souvent le silence à la dénonciation, afin de protéger leur profession.
Cette situation, selon l’organisation Journaliste En Danger (JED) en Ituri, accentue la vulnérabilité des journalistes, exposés à d’autres agresseurs qui constatent l’impunité des crimes précédents.
Freddy Upar, responsable du JED en Ituri, exhorte les journalistes victimes d’agressions, physiques ou psychologiques, à dénoncer ces actes pour permettre leur recensement et poursuite judiciaire. Entre novembre 2023 et novembre 2024, 10 cas de crimes ont été répertoriés.
«Il y a d’autres journalistes qui ne savent pas dénoncer et c’est parmi les plus grands défis que nous avons», a-t-il souligné.
Il rappelle aux journalistes que leur sécurité repose avant tout sur eux-mêmes, les incitant au respect de l’éthique et de la déontologie journalistique.
Freddy Lorima, coordonnateur du collectif des radios communautaires de proximité de l’Ituri (CORACOPI), partage cette vision et appelle les journalistes à un travail rigoureux pour éviter les pièges.
Il demande aux autorités judiciaires de traiter les accusations avec sérieux et aux autorités militaires de protéger les journalistes, permettant ainsi une pratique professionnelle sans intimidation.
A noter qu’une journée de réflexion a été organisée par le JED et le CORACOPI à Bunia le 2 novembre, en célébration de la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, divers acteurs se sont penchés sur les crimes contre les journalistes en RDC en 2024.
Denis Munguriek.