Dans la province de l’Ituri, une vingtaine d’acteurs de la chaîne pénale congolais dont sept femmes sont formés sur la lutte et la prévention contre le terrorisme et l’extrémisme radical en milieu carcéral en ville de Bunia. Il s’agit de 10 agents de la police nationale congolaise (PNC), 5 magistrats de l’Auditorat militaire, 5 magistrats civils et 5 agents de l’Administration pénitentiaire de l’Ituri.
Organisée par le Bureau de l’Etat de droit et des Institutions chargées de la sécurité des Nations unies (OROLSI), cette formation avait pour but de mettre à la disposition des participants des outils pertinents pour prévenir les risques et mener les enquêtes en rapport avec les menaces sécuritaires, Mais aussi, d’empêcher que la prison ne devienne un terrain de prolifération du terrorisme.
« Cette formation nous a permis d’apprendre certains concepts de base pour ce qui est de la prévention du terrorisme, la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent en milieu carcéral. Toutes les thématiques développées ont un caractère pédagogique et nous ont permis de puiser certaines techniques, principes et méthodes afin d’améliorer notre savoir-faire sur le terrain », déclare Isaac Mugisa, agent d’administration de 2e classe au Parquet de Grande instance de Bunia en Ituri.
Il a été également question au cours de cette formation, d’outiller les participants avec des concepts de base dans la mise en œuvre de leurs enquêtes sur le terrain… Selon Isaac Mugisa, «cette formation nous permettra de colliger des données physiques ou numériques afin de dégager des résultats idoines tout en recadrant nos énergies, nos efforts et ressources lors de nos enquêtes sur le terrain. La thématique développée vient renforcer notre capacité dans le but de prévenir la criminalité, mais aussi, des concepts nouveaux, dans le but de prévenir les crimes dans le milieu carcéral».
«C’est vrai que les thématiques abordées ont été profondes, dans le sens que nous avons épinglé des concepts de base et des principes, mais à notre niveau, voyant le système auquel on est attaché, le physique, ça va nous permettre d’associer aussi le numérique dans le but d’approfondir nos enquêtes sur le terrain », a ajouté Isaac Mugisa.
Pour Sylvie Binen, l’officier de police judiciaire qui a suivi cette formation, celle-ci lui a permis de changer de regard sur les gens autour d’elle, que ce soit dans le milieu carcéral ou dans la société, en détectant désormais plus facilement les individus au comportement « bizarre » proche de l’extrémisme. Mais elle compte sur la collaboration de la population pour mener ce combat contre le radicalisme et l’extrémisme.
«Cette formation nous a beaucoup édifiée, ça nous a permis de savoir quoi faire dans notre milieu professionnel pour lutter efficacement contre ces fléaux [du terrorisme et de l’extrémisme violent en milieu carcéral], notamment le terrorisme qui sévit dans la province de l’Ituri, avec la présence des ADF. Ainsi, nous, en tant qu’agents de sécurité, nous devons travailler en collaboration avec la population pour éradiquer ces fléaux, car la sécurité est l’affaire de tous ».
Signalons que, sept femmes figurent parmi les 25 agents de la chaine pénitentiaire congolaise qui ont pris part à cette formation de dix jours sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en milieu carcéral qui a eu lieu du 20 septembre au 1er octobre 2024, dont la clôture s’est fait le mardi 01 septembre 2024.
Rappelons qu’une formation similaire a été organisée dans la ville de Beni au Nord-Kivu, du 9 au 19 septembre 2024, toujours avec les mêmes objectifs : outiller les acteurs de la chaîne pénale congolais en matière de lutte et prévention contre le terrorisme et l’extrémisme violent en milieu carcéral.
Heri Budjo Joël