Sans yeux, mais avec une connaissance approfondie, des aveugles et malvoyants réclament une dose de considération dans la communauté. Pris en charge par le Centre de Rééducation des Handicapés Amani (CRHA), ces personnes ont produit un album musical de 8 titres, des chansons qui expriment leur vie affective.
« Le message fort dans ces chansons est qu’on puisse les considérer. Ils sont comme tous les hommes », a déclaré Alfred Sabiti, coordinateur du centre, lors du lancement de l’album dénommé « Siyo Raisi », exclusivement chanté par des aveugles et malvoyants.
Ambitieux, certains désirent embrasser des carrières pastorales, musicales, et politiques, mais ils éprouvent d’énormes difficultés en termes de mobilité et de matériel. Actuellement au nombre de 28, seulement 13 aveugles et malvoyants possèdent une canne blanche et 15 une tablette.
« Ils sont 28, mais avec seulement 13 cannes blanches. Le besoin le plus important, c’est les tablettes. On en avait seulement 15. Comme le nombre augmente, ils les utilisent à tour de rôle », s’inquiète Alfred Sabiti.
En raison du manque d’enseignants professionnels pour encadrer les enfants, Alfred Sabiti sollicite un appui extérieur pour faciliter leur formation.
« Avec une enseignante, c’est vraiment compliqué. Le besoin est de former deux ou trois enseignants dans le domaine du braille».
« Ce n’est pas facile d’être aveugle » résume la vie de ces personnes. Une chanson qui ne sert pas seulement à agrémenter les esprits, mais vise aussi l’autofinancement pour ne pas toujours dépendre des autres.
« Ce sont des chansons éducatives. Beaucoup de gens négligent les aveugles. Ils ont chanté et sollicitent le soutien des personnes de bonne volonté », déclare Alfred Sabiti.
L’achat de kits, tentes, chaises et même de véhicules sont des objectifs fixés grâce à la vente de cet album mis sur le marché.
Heri Budjo Joël