Au moins vingt civils ont été tués cette semaine en territoire de Mambasa en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ont indiqué jeudi 12 septembre 2024 des sources locales.
L’Administrateur policier du territoire de Mambasa, le commissaire supérieure principal Matadi Muyapandi accuse « les rebelles ADF et leurs supplétifs mai mai » d’avoir commis ce massacre.
«Les victimes ont été prises en otage mardi lors d’une attaque des ADF et leur supplétifs mai mai dans la chefferie de Babila Babombi», a déclaré l’Administrateur policier, Matadi Muyapandi.
Selon lui, «Il y a vingt morts(20), dont seize(16) hommes et quatre(4) femmes ainsi que quatre(4) rescapés visiblement traumatisés, sont conduits à l’hôpital pour des soins. Précisant que les victimes ont été décapitées, qui est un mode opératoire des rebelles ADF (Forces démocratiques alliées)». Les vingt victimes ont été capturées lors de l’attaque de plusieurs villages.
«L’attaque a eu lieu dans l’agglomération de Bandilongo, Liyanga, Iraki, Pamedi et Kumbukumbu. Les victimes ont été regroupés dans la forêt pour être exécutés», a précisé Rams Malikidogo, défenseur des droits humains dans le territoire de Mambasa.
«Les victimes sont des orpailleurs, des commerçants, des agriculteurs», a indiqué un acteur humanitaire local joint au téléphone, et qui souhaite conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité.
L’Administrateur policier de Mambasa qui s’est rendu à Biakato (chef-lieu de la chefferie de Babila Babombi, entité où eu lieu l’attaque) pour s’imprégner de la situation, a indiqué que des volontaires sont mobilisés pour récupérer les corps des victimes pour un enterrement digne.
«Nous organisons une descente dans la forêt pour récupérer les corps, mais il faudra nécessairement un accompagnement des militaires pour assurer la sécurité de gens. Et surtout que le lieu où le drame s’est produit est à deux jours de marche depuis Biakato», a-t-il expliqué.
Traqués par la coalition des FARDC (Forces armées de la RD Congo) et UPDF (Forces de défense du peuple ougandais) du côté de la chefferie de Walese Vonkutu, Tchabi et dans la région de Beni, les rebelles ADF ont trouvé refuge dans la forêt de Babila Babombi riche en minerai.
«Dans cette forêt il y a aussi des mai mai installés illégalement pour exploiter de l’or. C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement initie une enquête pour avoir des informations suffisantes sur les auteurs de cette attaque», a déclaré Rams Malikidogo.
Fin 2021, Kinshasa et Kampala ont lancé une opération militaire conjointe contre les ADF, baptisée « Shujaa », sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin à leurs exactions.
Des experts estiment que les opérations ont dispersé les rebelles dans les zones difficiles d’accès où ils s’en prennent aux civils.
À l’origine, les Forces démocratiques alliées (ADF) sont une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans, opposés au président ougandais Yoweri Museveni (président de la République d’Ouganda depuis 1986). Ils sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la République démocratique du Congo.
De tous les groupes armés qui sévissent à l’est de la RDC, les ADF sont les plus meurtriers durant ce dernières années.
Rédaction