Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation nutritionnelle devient critique dans les territoires d’Aru et de Mahagi, situés dans la province de l’Ituri, à la frontière avec l’Ouganda. En raison du manque de financement, plusieurs ONG ont suspendu leurs activités, privant des milliers de personnes vulnérables d’une assistance indispensable.
Depuis fin mars 2025, l’organisation humanitaire INTERSOS a été contrainte d’interrompre son programme de prise en charge nutritionnelle dans les zones de santé d’Aungba et Rimba (territoire de Mahagi), ainsi qu’à Biringi (territoire d’Aru). Cette suspension affecte plus de 82 000 personnes, parmi lesquelles des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes ou allaitantes souffrant de malnutrition aiguë modérée (MAM) et sévère (MAS).
La zone de santé de Laybo, également située dans le territoire d’Aru, témoigne de l’ampleur de la crise. Au premier trimestre 2025, les autorités sanitaires locales y ont recensé 1 663 cas de MAM et 67 cas de MAS. Cette recrudescence survient après le départ de l’ONG COOPI, qui avait cessé ses activités nutritionnelles fin 2024, laissant derrière elle plus de 3 000 cas de malnutrition aiguë sévère traités au dernier trimestre de l’année précédente.
Les autorités sanitaires congolaises imputent la résurgence de la malnutrition à l’absence de continuité dans les soins, conséquence directe du désengagement des acteurs humanitaires par manque de ressources. Elles lancent un appel pressant à la communauté internationale, espérant qu’un nouveau partenaire puisse reprendre les programmes de nutrition et éviter une aggravation de la situation.
Malgré les efforts ponctuels des structures de santé locales, les infrastructures et le personnel restent insuffisants pour répondre seuls à l’ampleur des besoins.
Heri Budjo Joël