Près de 100 soldats des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été formés aux différentes techniques et tactiques utilisées par les forces spéciales sur un champ de bataille, notamment la descente en corde lisse, le largage par hélicoptère, le combat dans une jungle et en zone bâtie ou urbaine, les tirs d’armes.
Cette séance organisée par la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (MONUSCO), a eu lieu à Rwampara, localité située à une dizaine de km de Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri dans le territoire de d’Irumu.
La formation de cette nouvelle unité spéciale des FARDC qui aura pour rôle, de lutter contre les groupes armés dans la province de l’Ituri et d’opérer dans des zones difficiles, y compris les plus inaccessibles, et dans la profondeur de jungle ou forêt pour traquer l’ennemi, d’intervenir en tant que force de réaction rapide capable de se déployer sur le terrain en peu de temps, s’inscrit dans le cadre de la mutualisation des moyens entre la MONUSCO et gouvernement congolais à travers les FARDC.
Le Lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama gouverneur militaire de l’Ituri, persuadé de bonne connaissance acquise par ses hommes s’est exprimé au terme de cette formation jeudi 31 octobre 2024 à Bunia, à la clôture de la (troisième) formation d’une unité d’élite des Forces armées de la RDC (FARDC) par la MONUSCO.
«…Aujourd’hui, c’est la troisième compagnie qui sort d’ici, et vous avez pu voir comment ils se sont comportés, non seulement à Tchomia, mais aussi dans le Banyali-Kilo et Mungwalu où ils sont allés jusqu’à Galay», s’est-il félicité.
« Ces militaires congolais ont eu les meilleurs instructeurs », renchérit l’autorité provinciale car affirme-t-il, la « GUASSFOR [Forces spéciales du Guatemala de la MONUSCO], ce sont des gens très bien formés, et vous avez vu comment ils se sont comportés [pendant l’exercice de démonstration]…Comme vous le savez, aujourd’hui, si nous avons pu résister ici, c’est tout simplement grâce à ces formations. Parce-que comme vous le savez, nous sommes dans une guerre asymétrique et il faut une force spéciale pour des réactions rapides et des opérations en profondeur».
À en croire le Lieutenant général Jonny Luboya N’kashama, c’est d’ailleurs ce que les deux premières unités spéciales formées par la MONUSCO depuis 2022 s’attèlent à faire chaque jour, comme le rappelait ici le gouverneur de province. Ainsi par exemple, la première unité spéciale formée en 2022-2023, appelée « Tohil », a été très active à travers la province partout où le besoin se présentait, comme ce fut le cas à Tchabi, Tchomia ou Djugu.
Quant à la 2e unité spéciale, appelée « Katchui» formée au début de l’année 2024, elle a menée des opérations conjointes avec la MONUSCO notamment dans la région d’Itendeyi-Lisey dans le territoire de Djugu, en juillet et aout dernier.
« L’impact de ces formations ainsi que les résultats de ces opérations sont positifs. Parce qu’aujourd’hui, il n’y a plus aucune entité en Ituri contrôlée par tel ou tel groupe armé. Si l’ennemi résiste, c’est parce qu’il est dans la population ; ce sont des fils du terroir qui cachent leurs armes et vivent là comme fils de la communauté. Sinon, la grande partie du territoire Iturien est sous le contrôle de l’armée régulière aujourd’hui, et ça aussi, c’est le fruit de ces opérations militaires et de la bonne coopération avec la MONUSCO », Rappelle-t-on du côté des FARDC.
De fait, plusieurs villages des territoires de Djugu et d’Irumu jadis contrôlés par les groupes armés, sont aujourd’hui pacifiés et sous le contrôle des Forces armées nationales. Plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées ont pu regagner également leurs milieux d’origine, à la faveur de l’accalmie observée dans les territoires de Djugu et d’Irumu notamment.
Au total, ce sont plus de 1500 soldats des FARDC que la MONUSCO formés depuis ces deux(2) dernières années en Ituri, province qui fait face à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers (ADF, notamment).
Heri Budjo Joël