Le gouvernement de la République démocratique du Congo a déclaré, ce lundi, une épidémie de choléra dans plusieurs provinces du pays, face à une recrudescence inquiétante des cas signalés depuis fin février.
Selon le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, les provinces les plus touchées sont la Tshopo, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, le Tanganyika, le Haut-Katanga et le Kongo Central. L’Institut National de Santé Publique et le Programme National d’Élimination du Choléra (PNECHOL-MD) alertent sur une propagation rapide de la maladie, aggravée par la saison des pluies, les inondations et les déplacements massifs de population.
Dès la troisième semaine de l’année, le seuil des 1 000 cas hebdomadaires a été franchi, illustrant une progression préoccupante du virus d’est en ouest, le long du fleuve Congo. Des facteurs régionaux aggravent la situation, notamment l’instabilité dans les zones de conflit, les flux transfrontaliers avec des pays également affectés, comme l’Angola et la Zambie, ainsi que les conditions sanitaires précaires dans les zones inondées.
L’Institut National de Recherche Biomédicale a confirmé la présence du vibrion cholérique dans plusieurs zones contaminées. Depuis le début de l’année, 18 385 cas ont été recensés, dont 364 décès, portant le taux de létalité à 2 %, soit le double du seuil toléré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le choléra, maladie diarrhéique aiguë d’origine hydrique, se transmet principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. S’il n’est pas traité rapidement, il peut entraîner la mort en quelques heures. Ses symptômes typiques incluent des diarrhées abondantes, des vomissements, des douleurs abdominales et une déshydratation sévère.
Face à cette urgence sanitaire, le Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) a été activé en mode réponse de niveau 1. Une riposte multisectorielle est en cours, en collaboration avec les agences onusiennes et les organisations humanitaires.
Le gouvernement appelle la population à respecter strictement les mesures d’hygiène : lavage fréquent des mains avec de l’eau et du savon, consommation exclusive d’eau bouillie ou chlorée, lavage rigoureux des fruits et légumes, et évitement des aliments crus non désinfectés.
Rédaction