Vital Kamerhe, Julien Paluku, Jean-Lucien Busa et Tony Kanku, tous cadres de l’Union sacrée de la nation (USN) ont lancé mardi 23 janvier 2024 à Kinshasa une nouvelle plateforme dénommée « Pacte pour un Congo Retrouvé » (PCR).
Selon les initiateurs, l’objectif de cette coalition est de contribuer à la consolidation d’une majorité parlementaire solide et cohérente en soutien au président proclamé élu, Félix Tshisekedi. « Cette alliance facilite d’ores et déjà le travail d’identification de la majorité parlementaire dans les Assemblées Nationales et Provinciales » a écrit Julien Paluku sur son compte X.
Le PCR vise aussi l’accompagnement du gouvernement qui sera bientôt mis en place.
« Puisque nous sommes plus de 450 députés nationaux, plus de 700 députés provinciaux, est ce que nous allons évoluer sans créer la cohésion au sein de l’Union sacrée de la nation ? Nous disons non », a déclaré Vitale Kamerhe.
La création de cette nouvelle force politique suscite des réactions au sein de la famille politique du Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Si dans le camp Bahati Lukwebo, président de l’AFDC-A l’on craint un « éclatement » de l’USN, pour le camp Jean-Pierre Bemba, l’initiative est perçue comme une « rébellion » au sein de la famille politique du Chef de l’État. « On ne peut pas créer une majorité dans une majorité, c’est une rébellion, un désordre dans une organisation telle que l’Union sacrée qui a été créée par le Président de la République », a fait savoir le Professeur Francis Mabanze, membre du MLC-Mouvement pour la Libération du Congo sur les ondes de Top Congo.
Si de nombreux observateurs sur les réseaux sociaux parlent déjà d’une scission au sein de l’Union sacrée, pour Augustin Kabuya, il n’en est pas question. Ils sont libres d’avoir des ambitions, « la RDC un État qui prône la démocratie, nous n’avons pas interdit aux membres de l’USN de se réunir et de réfléchir », a dit Augustin Kabuya au sortir d’une rencontre du présidium de l’USN. « Mais le danger peut intervenir seulement quand les gens se réunissent pour comploter contre l’Union sacrée. Or, dans leur réflexion je ne vois pas ce qui peut m’inquiéter », a soutenu le secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi
Pour certains membres de l’USN, ce n’est pas un secret de polichinelle, à travers cette initiative, Vital Kamerhe et ses coéquipiers cherchent à obtenir la Primature. Cette question a été posée à Muhindo Nzangi au cours d’une émission sur Télé 50. Selon lui, « tout membre de l’USN a la légitimité de pouvoir montrer ses ambitions ». Il a reconnu le poids politique de Vital Kamere et ses alliés, « Oui, son regroupement politique est puissant avec beaucoup de députés, c’est légitime pour lui de pouvoir demander d’être Premier ministre, c’est légitime mais c’est le Président de la République qui va désigner qui être Premier ministre », a ajouté ce haut cadre de l’Union sacrée de la nation.
Loin de là, certains membres de l’USN et même les observateurs pensent que c’est le schéma tracé par Vital Kamerhe et ses alliés pour devenir le dauphin du Président Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2028.
Le président de l’UNC soutient que leur nouvelle plateforme politique n’a rien à voir avec le partage du pouvoir.
« Nous n’avons pas parlé de partage de pouvoir. Que les esprits qui sont troublés en ce moment se calment. C’est la cohésion, c’est la passion du Congo, c’est l’obsession d’accompagner le Président de la République pour la réussite dans le pari qu’il a pris avec le peuple congolais », a-t-il insisté.
Cette plateforme qui regorge plus de 230 députés nationaux et provinciaux y compris est composée de quatre regroupements politiques membres de l’Union sacrée, à savoir : Action des Alliés et Union pour la Nation Congolaise (A/A-UNC) de Vital Kamerhe, Alliance Bloc 50 (A/B50) de Julien Paluku, Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (AAAP) de Tony Kanku et la Coalition des Démocrates (CODE) de Jean-Lucien Busa.
Ces leaders rassemblés déclarent par ailleurs, accepter l’adhésion d’autres regroupements politiques disposant des députés au sein des assemblées délibérantes au niveau national et provincial.
Rédaction