A Bunia, les artistes—sculpteurs, peintres et dessinateurs expriment leur inquiétude face au manque d’intérêt des habitants pour les œuvres d’art. A l’occasion de la Journée mondiale de l’art, ce mardi 15 avril, plusieurs d’entre eux ont partagé les défis qu’ils rencontrent.
Selon ces artistes, plusieurs facteurs expliquent cette indifférence, notamment certaines mentalités et enseignements religieux qui découragent la possession d’objets d’art, tels que les statuettes.
« Que dire en cette journée ? Nous travaillons avec sérieux, mais il n’y a pas de clientèle. Nos ateliers débordent d’œuvres, mais qui pour les acheter ? Seuls quelques connaisseurs, souvent ceux qui ont vécu ailleurs, apprécient leur valeur. Certaines églises déconseillent même à leurs fidèles d’avoir des objets d’art chez eux…« déplore un artiste.
Face à cette situation, les artistes appellent les autorités à soutenir le secteur artistique en finançant des projets et en mettant en place des espaces d’exposition.
« Nous sommes à Bunia, mais nos dirigeants n’ont jamais organisé une exposition pour valoriser les artistes. Cela nous prive de reconnaissance et de visibilité », regrette un sculpteur.
Malgré le potentiel artistique présent dans la ville, la question reste posée : comment susciter l’intérêt des jeunes qui souhaitent développer leur talent dans ce domaine ? Certains craignent que l’art ne soit perçu comme une perte de temps, voire un chômage déguisé.
Un défi de taille qui appelle à une prise de conscience collective et à un engagement concret pour sauver l’art local de l’oubli.
Jérémie Kaseke