Une vague de contestation à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, où de nombreux parents d’élèves inscrits dans les écoles privées expriment leur ras-le-bol face à une exigence financière qu’ils qualifient d’ inopportune et pesante. Au centre de cette indignation : la demande de paiement anticipé des frais de scolarité pour une période de trois mois consécutifs, couvrant les mois d’avril, mai et juin.
Cette requête, émanant de plusieurs écoles privées de la place, survient à un moment où l’année scolaire tire à sa fin, suscitant un sentiment d’injustice et de surcharge financière chez de nombreuses familles. Ces dernières se retrouvent contraintes de débourser une somme considérable en une seule fois, venant s’ajouter aux dépenses habituelles de cette période de l’année.
Les témoignages de parents excédés affluent, relatant les difficultés considérables auxquelles ils sont confrontés pour réunir les fonds nécessaires dans un délai aussi court. «C’est inadmissible de nous demander de payer trois mois d’un coup à la fin de l’année. On a déjà tant de dépenses», s’indigne un père de famille, souhaitant rester anonyme. Une autre mère renchérit : «Nos revenus ne sont pas extensibles. Comment font ceux qui ont plusieurs enfants scolarisés ?»
Parallèlement à cette exigence jugée excessive et illégale, une autre source d’indignation émerge concernant spécifiquement les élèves de la 8ème enseignement de base et ceux de la 4ème des humanités. Des informations concordantes font état de certaines écoles privées de Bunia qui demanderaient déjà aux parents de s’acquitter des frais de scolarité du mois de juillet pour ces élèves.
Cette anticipation surprend et inquiète d’autant plus les familles concernées que ces jeunes se trouvent actuellement dans une phase intensive de préparation en vue du TENASOSP et de l’Examen d’Etat. Or, le calendrier habituel de cet examen se déroule généralement avant l’arrivée du mois de juillet. « Pourquoi nous demander de payer juillet alors que l’examen est avant ? On a l’impression qu’on nous met la pression pour rien », s’interroge un parent visiblement agacé.
Face à ces pratiques qu’ils considèrent comme abusives, de nombreux parents d’élèves se mobilisent et appellent les autorités éducatives provinciales à intervenir sans délai. « Il faut que l’État nous protège contre ces exigences injustifiées. Les écoles privées font ce qu’elles veulent sans aucun contrôle », déplore un autre parent, exprimant un sentiment généralisé d’impuissance.
L’objectif de cette mobilisation est d’obtenir une clarification des directives en matière de frais scolaires dans les écoles privées et de garantir une plus grande transparence dans leur gestion. Les parents espèrent que les autorités prendront des mesures pour encadrer ces pratiques et éviter que l’accès à l’éducation ne devienne un fardeau financier insupportable pour les familles de Bunia.
Dans l’attente d’une réaction officielle, la tension et l’incertitude demeurent palpables au sein de la communauté des parents d’élèves, partagée entre la volonté d’assurer l’éducation de leurs enfants et la difficulté de faire face à ces demandes financières imprévues et mal comprises en cette période cruciale de l’année scolaire.
Jonas Mukonkole