Une étude menée à Bunia révèle des maladies graves liées à la mauvaise gestion des déchets plastiques, omniprésents dans le chef-lieu de l’Ituri. Selon l’ingénieur Patient Alema, ces déchets sont à l’origine de troubles respiratoires tels que la pneumonie, du cancer de la peau, de la diminution de la fertilité chez les hommes et même des fausses couches chez les femmes enceintes exposées à l’inhalation de particules plastiques.
A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée ce jeudi 5 juin, Alema a mis en garde contre les dangers sanitaires des microparticules plastiques qui s’infiltrent dans la chaîne alimentaire. « Nous éveillons la conscience de la population et des gestionnaires sur les risques que représentent ces déchets pour l’Ituri. Ils affectent directement la santé humaine et participent à la pollution environnementale », a-t-il alerté.
Face à cette crise, Patient Alema appelle tous les acteurs impliqués ONG, société civile, secteur privé et municipalités à unir leurs efforts autour d’un plan stratégique de gestion des déchets. Celui-ci devrait s’appuyer sur l’approche 3RVE, qui comprend :
– Réduction des déchets à la source
– Tri des déchets dangereux et non dangereux
– Séparation des déchets biodégradables et non biodégradables
– Pré-collecte organisée
– Mise en place de sites de transit dans chaque commune
– Acheminement vers une décharge finale adaptée
L’impact des déchets plastiques ne se limite pas aux zones urbaines. Sur le lac Albert, l’accumulation de ces déchets affecte gravement la biodiversité et la pêche. Des îlots de plastique se forment, perturbant l’écosystème, tandis que certains filets de pêche en plastique mal positionnés entraînent un phénomène de pêche fantôme.
Les rivières transformées en dépotoirs aggravent le problème. Lors des fortes pluies, les déchets s’accumulent et obstruent la centrale hydroélectrique de Budana, entraînant des coupures d’électricité.
Sous le thème « Mettre fin à la pollution plastique », la Journée mondiale de l’environnement 2025 souligne l’urgence d’une réponse collective. *« En adoptant l’approche 3RVE, nous pourrons significativement réduire la quantité de déchets plastiques et limiter leurs impacts dévastateurs », a conclu Alema.
Jérémie Kaseke