Ce vendredi 23 mai 2025, une formation spécialisée s’est achevée à Bunia, en Ituri (République démocratique du Congo). Destinée aux forces judiciaires et militaires, elle visait à renforcer leurs compétences face à la montée des crimes numériques.
Placée sous la direction de Jean-Georges Niamey, responsable de la section d’appui à la justice de la MONUSCO, cette session avait pour objectif d’améliorer les enquêtes numériques et le traitement des affaires impliquant les nouvelles technologies.
« Les criminels exploitent de plus en plus les outils numériques pour mener leurs activités illégales. Nos autorités judiciaires, malgré leur engagement, peinent encore à suivre cette évolution », a expliqué Jean-Georges Niamey. Cette formation leur offre des outils pour mieux analyser les preuves numériques.
Les participants ont exploré plusieurs techniques d’enquête, notamment l’analyse des téléphones portables et des communications en ligne. « L’étude des données téléphoniques peut aider à identifier des complices à partir des contacts et des échanges enregistrés », a précisé M. Niamey.
Un groupe restreint d’une dizaine de personnes a suivi cette formation, favorisant un apprentissage approfondi et des échanges constructifs. « Nous formons des formateurs qui, à leur tour, transmettront ces connaissances à leurs collègues », a ajouté Niamey.
Cette initiative répond aux enjeux de modernisation face aux nouvelles menaces sécuritaires. « Chaque année, nous concevons avec les autorités judiciaires des programmes de formation. Cette fois-ci, l’accent a été mis sur l’investigation numérique », a souligné le responsable de la section d’appui à la justice de la MONUSCO.
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont également pris part à la session. Lors de la clôture, un représentant des FARDC a salué l’importance de cette formation. « Beaucoup d’entre nous manquaient de connaissances en la matière. Cette formation arrive donc à point nommé », a-t-il déclaré.
Pendant quinze jours, les participants ont approfondi des sujets clés tels que les techniques d’investigation, la collecte et l’analyse des données criminelles, ainsi que l’identification des suspects. « Ces compétences nous permettront de mieux comprendre les crimes et de développer des stratégies adaptées », a ajouté un représentant militaire.
L’investigation numérique était au cœur des échanges. Les participants ont appris à exploiter les relevés téléphoniques et les interactions en ligne pour traquer les réseaux criminels. « Nos enquêtes seront désormais mieux ciblées », a assuré un participant.
A l’issue de cette session, les participants souhaitent poursuivre leur apprentissage sur des thématiques telles que le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux. « Nous espérons que ces formations seront prolongées afin de renforcer nos capacités d’analyse et d’enquête », ont-ils conclu.
Grâce à cette initiative, les autorités judiciaires et militaires de Bunia entendent moderniser leurs méthodes d’investigation et améliorer l’efficacité de la justice. La coopération avec des partenaires internationaux, notamment la MONUSCO, demeure essentielle dans la lutte contre l’impunité.
Eugène Laro