Initialement prévue dimanche 15 décembre 2024 à Luanda en Angola, la rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame a été annulée sine die.
Parmi les raisons évoquées, le Rwanda a présenté un nouveau préalable, à savoir la « tenue d’un dialogue direct entre la République Démocratique du Congo et le groupe terroriste du M23 », peut-on lire dans un communiqué de presse de la Présidence de la RD Congo.
Un préalable rejeté par les autorités congolaises.
« En introduisant cette condition de dernière minute, contraire aux discussions précédentes, le Rwanda démontre une fois de plus son soutien inconditionnel au M23, un groupe terroriste impliqué dans les violations graves des droits humains et dans les activités de déstabilisation de la RDC », précise le communiqué de la Présidence.
Ce face-à-face à Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, très attendu, devait avoir lieu alors que le Chef de l’État congolais, lors de sa campagne électorale en novembre 2023 au stade des Martyrs à Kinshasa, avait qualifié Kagame de paria qu’il ne devrait rencontrer qu’au ciel.
« J’avais donné la main à Kagame quand je suis arrivé au pouvoir pour une collaboration qui allait mettre fin aux tueries à l’Est et apporter le développement aux deux nations. Il a fait semblant d’accepter mais a continué de me poignarder dans le dos et quand je m’en suis rendu compte, je lui ai dit : moi et toi, c’est fini. On ne se rencontrera qu’au ciel pour être jugé devant Dieu, qui de nous deux était bon ou mauvais », avait déclaré Félix Tshisekedi devant une foule immense massée au stade des Martyrs à Kinshasa.
Cette rencontre sous l’égide du Président angolais João Lourenço devait aboutir, selon ce dernier, à la signature d’un accord de fin d’hostilités ou, mieux, à un engagement ferme de désengagement des forces armées rwandaises (RDF) du territoire congolais, dont la présence est avérée et documentée par les experts des Nations Unies.
Le samedi 14 décembre à Luanda, les ministres des Affaires étrangères des trois pays avaient travaillé sur un projet de texte à soumettre à leurs dirigeants respectifs.
Du côté rwandais, ce sommet n’aurait donc pas abouti à un accord, en particulier « dans le contexte des menaces permanentes des dirigeants de la RDC, y compris le Président, de procéder à un changement de régime au Rwanda, ainsi que de la coalition plus large de forces déployées dans l’Est de la RDC aux côtés des FARDC, y compris les mercenaires européens, l’armée burundaise, les Wazalendo, et les FDLR. Des mesures sérieuses doivent être prises pour faire face aux FDLR, au-delà des stratagèmes utilisés pour contourner le problème », a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué de presse le 15 décembre 2024.
Rédaction