Ce samedi 28 juin 2025, six groupes armés actifs dans la province de l’Ituri ont signé un protocole d’accord en faveur de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale, marquant une étape importante dans la recherche d’une stabilité durable dans la région.
Cette signature est l’aboutissement d’un dialogue intergroupes de six jours tenu à Aru, à 280 kilomètres de Bunia. Baptisée « ARU2 », cette deuxième rencontre a réuni les délégués des milices CODECO, Zaïre/Autodéfense, MAPI, FRPI, FPIC et CHINI YA TUNA, aux côtés de chefs coutumiers et de leaders communautaires.
Dans le document signé, les groupes armés déclarent prendre acte de leurs responsabilités « devant les autorités provinciales, la MONUSCO et toutes les couches communautaires et sociales », et s’engagent notamment à :
- « Cesser immédiatement, pour ceux qui s’y sont livrés, toute hostilité et toute violence contre les populations civiles, les forces de défense et sécurité, dans le respect des instruments juridiques nationaux et internationaux. »
- « Continuer à faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue de la province de l’Ituri et demandons, dans les zones insécurisées, les FARDC et ses partenaires sécuritaires. »
- « Ne pas circuler avec des armes en dehors de nos quartiers généraux jusqu’à l’aboutissement du processus de P-DDRC-S. »
- « Favoriser le retour des déplacés et le rapatriement volontaire des réfugiés dans leurs milieux respectifs pour ceux qui continuent à l’empêcher. »
- « Ne pas utiliser la violence contre les femmes, les filles et les enfants comme moyen de vengeance. »
- « Ne plus communautariser les conflits et les violences. »
- « Ne pas entraver le retour des Chefs des Secteurs, Chefferies, Groupements et Villages pour ce dont les activités ont entravé le bon fonctionnement de l’administration. »
- « Adhérer à un processus de P-DDRC-S bien préparé et effectif, tenant compte de la prise en charge socio-psychologique des démobilisés, avec de nouveaux animateurs dignes de confiance. »
- « Assurer la démobilisation des enfants des rangs pour ceux qui les ont recrutés. »
- « Être libres de participer à la défense de la patrie conformément aux textes légaux en la matière, comme tout bon citoyen. »
- « Respecter le droit international humanitaire en veillant sur la protection des personnes déplacées. »
- « Ne plus céder à toute influence, manipulation et intoxication endogène ou exogène visant à perturber la paix, la sécurité ainsi que la cohésion sociale, et dénoncer les tireurs de ficelle, qui qu’ils soient, pour qu’ils soient interpellés et déférés devant les instances compétentes. »
Par ailleurs, les signataires encouragent les leaders communautaires à promouvoir « le pardon et le vivre-ensemble pour la restauration d’une paix durable à travers la justice transitionnelle ».
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Enfin, les groupes armés appellent les autorités provinciales et nationales ainsi que la communauté internationale à soutenir « la mise en œuvre de la feuille de route du présent dialogue ».
Et de conclure : « En foi de quoi, avons signé le présent Protocole d’accord, expression de notre patriotisme et de notre ferme détermination pour le retour de la paix, gage de développement de notre chère province. Le non-respect du présent protocole engage les responsabilités des signataires. »
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Rédaction